Le secret des plantes sauvages - partie 1
Dans cette nouvelle série de 3 articles, découvrez les secrets de 10 plantes sauvages.
Toutes les informations sont tirées des Chroniques végétales diffusées sur Arte.tv, minis documentaires sur les fleurs et les plantes qui nous entourent, réalisés par Anaïs Bollègue et Olivier Marcon.
PARTIE 1
PISSENLIT / GRANDE ORTIE / THYM COMMUN

LE PISSENLIT : TARAXACUM SSP
Caractéristiques du pissenlit
Le pissenlit est une plante vivace très répandue qui fleurit généralement en groupe au tout début du printemps. On le reconnait facilement grâce à ses capitules d’un jaune éclatant. Sa hampe est creuse et dépourvue de feuilles. Il est communément appelé « dandelion » dans plusieurs pays à cause des dents présentes sur ses feuilles à la base de la hampe.
Le pissenlit est aussi très reconnaissable à ses akènes qui apparaissent après la floraison. Ce sont de petits fruits secs contenant chacun une graine, équivalent miniature du gland du chêne, de la faine du hêtre ou encore de la châtaigne. Lorsque le vent souffle, les akènes s’envolent, portés par un ensemble de poils nommés « pappus ». Ces derniers ne sont pas là pour rien car ils permettent une répartition optimale des graines. On estime qu’un seul pied de pissenlit peut produire entre 1 000 et 5 000 akènes.
Usages du pissenlit
Lorsqu’on coupe la hampe du pissenlit, on peut y voir couler du latex blanc. Pendant la seconde guerre mondiale, en URSS, ce latex fut employé dans la fabrication de pneus d’avions, remplaçant ainsi le latex de l’hévéa.
Le pissenlit est également très apprécié en cuisine car ses feuilles, utilisées en salade notamment, sont très riche en vitamine C et bêta-carotène. Ses racines permettent également de fabriquer du café. Après séchage, torréfaction, broyage et infusion, on obtient une boisson sans caféine avec un gout amer et corsé.
On affectionne enfin le pissenlit pour ses vertus médicinales, notamment dépuratives, diurétiques et digestives.
L’anecdote du pissenlit
En 1890, un certain Eugène GRASSET, graveur français d’origine suisse, réalise une gravure représentant une dame soufflant sur un pissenlit. Celle-ci fut utilisée pendant de nombreuses années comme couverture pour le Larousse illustré car symbolisant la diffusion des connaissance à tout vent.

LA GRANDE ORTIE : URTICA DIOICA
Caractéristiques de la grande ortie
Originaire d’Eurasie, l’ortie s’est étendue dans presque toutes les régions tempérées du globe. Elle mesure entre 50 et 60 cm de hauteur et s’établie souvent en colonie grâce à ses longs rhizomes. Sa feuille, d’un vert foncé, est bordée de dents triangulaires. Ses fleurs, qui apparaissent au début du printemps, sont unisexuées et réunies en grappes, tombantes pour les femelles et dressées pour les mâles. Elle possède 2 types de poils, des petits souples et des longs cassants, responsable du caractère urticant de l’ortie. Ces derniers contiennent une capsule renfermant un mélange d’acide formique et de silice. Au contact de la peau, ces poils se cassent libérant ainsi ce mélange urticant.
Usages de la grande ortie
Puissante plante médicinale, l’ortie est l’une des plantes sauvages comestibles aux effets les plus bénéfiques pour l’homme. Attention à l’utiliser correctement car jusqu’au XIXème siècle, on pensait que se flageller avec une botte d’ortie était un moyen efficace pour lutter contre les rhumatismes.
Très riche en vitamine C, en calcium, en magnésium et en fer, l’ortie est une superbe plante anti-inflammatoire. Aujourd’hui, associée à l’argile verte, elle est principalement utilisée en cataplasme pour agir sur l’arthrite et les rhumatismes. L’ortie est aussi un excellent complément alimentaire. Ses feuilles se consomment cuites comme dans la célèbre soupe d’ortie car une fois séchée, hachée et chauffée, elle perd ses propriétés urticantes.
Enfin, l’ortie est connue pour son rôle dans le purin d’ortie (feuilles d’ortie macérées dans un peu d’eau). Très efficace comme insecticide dans le jardin pour éloigner les parasites !
L’anecdote de la grande ortie
L’ortie fut jadis très appréciée pour sa fibre. Au néolithique, le fourreau du couteau d’Ötzi était en fibre d’ortie et au début du XXème siècle, c’est l’armée allemande qui a utilisé sa fibre pour réaliser des vêtements, tentes et sacs à dos.
Pour celles et ceux qui auraient oubliés leurs gants pour la cueillette, brossez l’ortie dans le sens du poil, de la tige vers les extrémités pour la cueillir en sécurité !

LE THYM COMMUN : THYMUS VULGARIS
Caractéristiques du thym commun
Originaire du sud de l’Europe, le thym commun est un arbrisseau touffu qui mesure entre 7 et 30 cm de hauteur. Cette petite taille n’est pas anodine. En effet, une faible surface lui permet de limiter l’évaporation de ses réserves en eau. Ses feuilles sont petites, ovales ce qui lui donne une aspect grisâtre. Ses fleurs sont roses et apparaissent entre avril et juillet.
Le thym commun pousse généralement sur un sol sec et rocailleux. Il résiste très bien à un environnement aride grâce à son huile essentielle. En effet, cette dernière constitue une véritable protection contre la chaleur et la sécheresse. Elle est produite pendant la nuit et agit comme un bouclier le jour lorsqu’elle se diffuse, afin de diminuer l’évaporation de son eau et de faire baisser la chaleur environnante.
La composition chimique des huiles essentielles varie d’un individu à un autre. En fonction de son patrimoine génétique, de son environnement ou encore du climat, chaque thym peut produire une huile essentielle à la composition chimique différente d’un autre thym. C’est ce que l’on appelle un chémotype (CT). Ces nombreux chémotypes permettent d’obtenir un parfum et des vertus bien différents. C’est pour cela que le thym offre un immense éventail de possibilités médicinales et olfactives.
Usages du thym commun
Le thym commun est utilisé depuis des millénaires pour son arôme incomparable qui fait le bonheur des gastronomes. Pour aromatiser vos plats, vos conserves ou encore vos infusions, il est à employer seul ou en bouquet garnis.
Il est également reconnu depuis l’Égypte Antique pour ses incroyables vertus médicinales. En aromathérapie, son huile essentielle est donc très appréciée pour ses vertus antiseptiques et fongicides. En tisane, il permet de combattre les affections respiratoires.
Enfin, les romains en tiraient parti pour purifier l’air des maisons en brulant une branche de thym.
L’anecdote du thym commun
Son nom pourrait être d’origine égyptienne car « tham » était le nom des plantes servant à embaumer le corps des défunts et on sait aujourd’hui que le thym servait justement à cet usage.
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BIBLIOGRAPHIE
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