Dans cette nouvelle série de 3 articles, découvrez les secrets de 10 plantes sauvages.
Toutes les informations sont tirées des Chroniques végétales diffusées sur Arte.tv, minis documentaires sur les fleurs et les plantes qui nous entourent, réalisés par Anaïs Bollègue et Olivier Marcon.
L’achillée millefeuille est une plante vivace ayant une tige de 15 à 70 cm de haut. On la trouve aussi bien en plaine qu’en montagne. Ses feuilles sont allongées et finement découpées, le mot “millefeuille” prend alors tout son sens. Ses inflorescences blanches sont observables de juin à septembre. Ce ne sont pas des fleurs mais des bouquets de capitules (rassemblement de plusieurs petites fleurs qui en imitent une plus importante). Celles du centre fabriquent le pollen et le nectar tandis que celles de la périphérie simulent les pétales d’une fleur simple, ce qui attire les insectes et permet la pollinisation. Cette construction est aussi celle du tournesol ou encore de la marguerite.
Les différents surnoms de l’achillée millefeuille traduisent très souvent l’une ou l’autre de ses nombreuses propriétés : “herbe aux couturiers”, “saigne-nez”, “sourcils de vénus”, “herbe aux charpentiers” ou encore “herbe aux militaires”. Elle est notamment appelée “herbe aux coupures” en raison de ses vertus coagulantes, cicatrisantes et antiseptiques. Les promeneurs appliqueront quelques feuilles mâchées sur une blessure légère pour arrêter le sang et prévenir l’infection.
On l’utilise aussi souvent pour son amertume dans des boissons telles que la bière mais aussi en tisane pour lutter contre les troubles digestifs, les ballonnements, les nausées ou encore la perte d’appétit.
On a retrouvé des traces d’utilisation de l’achillée millefeuille chez l’homme de Neandertal. Dans la mythologie grecque, Achille l’aurait utilisé pour guérir les plaies de ses soldats au cours de la guerre de Troie. Plus récemment, l’achillée millefeuille faisait partie des kits d’urgence des soldats de la Première Guerre mondiale. Elle remplaçait les médicaments pour les blessures légères.
La bourrache officinale est une plante qui mesure jusqu’au 60 cm de haut. Ses fleurs bleues à 5 pétales, caractéristiques, apparaissent généralement entre mai et août. Ses feuilles sont ridées et épaisses. C’est une plante très reconnaissable car recouverte de poils.
Bien que la bourrache officinale soir une plante sauvage, elle s’adapte parfaitement à la culture en jardin et se ressème d’année en année.
Originaire du nord de l’Afrique, la bourrache officinale est très utilisée pour ses propriétés adoucissante, émolliente et expectorante. Elle fluidifie les bronches, élimine l’excès de sel et favorise le transit intestinal. Ses fleurs pourront être parsemées sur vos salades pour leurs donner un léger goût iodé. Il s’apparenterait d’ailleurs à celui d’une huître selon certains.
Attention toutefois, la bourrache officinale elle est hépatotoxique, c’est-à-dire toxique pour le foie si elle est consommée de façon régulière et en grande quantité. C’est pour cette raison que sa consommation beaucoup diminué dans la plupart des pays qui la consommait. Elle reste néanmoins un ingrédient indispensable en Allemagne, pour la célèbre “Grüne Soße” (appelée en France, sauce verte de Francfort) et dans le sud de l’Europe ou au Maghreb où elle est cultivée comme plante potagère.
En cosmétique, on apprécie tout particulièrement son huile végétale extraite des graines de la plante. Sa superbe composition en acide gras lui confère des propriétés nourrissantes et revitalisantes.
Son nom serait issu de l’arabe “abu rash”, ce qui signifie “père de la sueur”. En effet, la bourrache était autrefois utilisée pour provoquer la sudation. Ses propriétés sudorifiques lui ont permis de donner son nom à la Cour d’Assises car il se disait que l’on transpirait beaucoup en attendant un verdict.
Le millepertuis est une plante fine qui mesure environ 50 cm de hauteur et possède des sommités fleuries jaunes à 5 pétales. Il tient son nom des nombreuses petites perforations que comportent ses feuilles, millepertuis signifiant “mille trous”. Mais attention, ce ne sont pas de véritables trous mais des glandes translucides que l’on observe parfaitement par beau temps. Ce sont ce glandes qui contiennent l’huile essentielle de millepertuis perforé.
Il pousse dans les prairies et les zones très ensoleillées et se récolte à la Saint-Jean lorsque le soleil est à son zénith. C’est d’ailleurs pour cela que l’on appelle aussi le millepertuis “herbe de la Saint-Jean”.
L’huile essentielle de millepertuis est très utilisée dans la fabrication d’onguents à appliquer sur la peau.
Le médecin grec Dioscoride le préconisait déjà. Son utilisation s’est aussi retrouvée au Moyen-Âge pour soulager les plaies pendant les croisades mais aussi pour chasser le diable et les mauvais esprits.
De nos jours, il est utilisé pour soigner les dépressions mais uniquement avec l’aide d’un professionnel de santé. Sous forme de macérât huileux, à la sublime couleur rouge, il est idéal pour soulager petites contusions et brûlures légères. Attention toutefois à ne pas vous exposer au soleil après application car le millepertuis est photo-sensibilisant et pourrait accentuer vos brûlures.
Il a été inscrit à la pharmacopée française en 1818.
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